08 janvier, 2006

Que m’importe Kyushu, et l’île Sakhaline

Eh oui ! Ce sera le premier disque qui aura résonné dans le nouvel appartement de Shinku Nobility, Unit #101 (= Appartement n°101) : Henri Salvador et son album Chambre avec Vue, qui nous séduit depuis nos vacances aux Maldives en novembre 2000 (avec Joshua dans le ventre de Delphine flottant dans les lagons pour voir les magnifiques poissons colorés). Album paisible, serein, qui convient assez bien à l’atmosphère de l’appartement.

Moins déprimant que je ne le craignais, cet emménagement, un beau et froid dimanche de janvier à Séoul. Néanmoins, la chanson de Salvador qui me reste en tête est celle où son envie de lieux exotiques s’évanouit s’il n’est pas avec son amour. Dans mon cas, mes amours…Réveil toujours difficile à cause du jetlag (ça dure vraiment une semaine, cette bête-là, avant de retrouver un sommeil et des rythmes biologiques réguliers), dernier plantureux déjeuner-brunch-buffet, rangement des affaires à l’hôtel, dernier check-out avant longtemps au CoEx Intercontinental, et hop, mes 46 kilos de bagages (j’avais pesé à Paris afin d’éviter de payer une surtaxe pour excédent de bagages) dans un taxi.

Directions faciles, je maîtrise mon « Coréen spécial taxi », ici retranscrit phonétiquement car je ne connaît pas encore la transcription officielle des phonèmes : Seocho-yok (station de métro Seocho), tchik-tchin (tout droit), oron-chok (tourner à droite pour monter la colline derrière laquelle se trouve notre quartier Banpo-dong, puis Bangbae-dong). J’ai remarqué hier que cette petite route qui monte en longeant les grands bâtiments de la Cour Suprême s’appelle « Montmartre-gil », rue de Montmartre, autre signe s’il en fallait que l’on s’apprête à pénétrer dans le quartier français ! On y reviendra.

Enfin, après un dernier oron-chok, le taxi se gare devant notre immeuble de Shinku Nobility (environ 5 étages, pas encore vraiment compté, je m’en fiche on est au rez-de-chaussée !).

Encore un essai infructueux pour entrer chez nous en utilisant les empreintes digitales !

Ah oui ! c’est ma troisième visite dans l’appartement en trois jours. La première fois, j’avais très peu de temps entre midi et une heure, mais le gars a insisté pour faire reconnaître mon empreinte digitale à la machine qui sert à ouvrir la porte. On a dû louper un truc, car depuis, je n’ai pas réussi une seule fois à ouvrir la porte avec mon index droit ! Heureusement, la clé n’est ici qu’un troisième recours, car un code à huit chiffres (que j’ai également créé avant-hier) ouvre également la porte de l’appartement !

Donc l’atmosphère est plutôt cool dans l’appartement. Pas beaucoup de meubles de location, on a pris le minimum, mais le « ondol », le fameux chauffage par le sol coréen a bien fonctionné depuis 48 heures et la température est agréable… exceptée dans la chambre d’amis et dans une des chambres des enfants, faudra revoir cela au plus vite, même si les enfants arriveront vers la fin de l’hiver. Donc, après quelques tâtonnements, le lecteur de DVD et la TV servent de chaîne hi-fi, et Henri Salvador, puis maintenant la bande originale de Broken Flowers finissent de mettre de l’ambiance. Suis allé faire quelques emplettes de première nécessité (eau, papier toilette, etc.) au « convenience store » qui se trouve en face de l’appartement. Nous sommes dimanche, mais bien sûr tout ou presque est ouvert. La plupart des « convenience stores » le sont d’ailleurs 24h/24, m’assure-t-on. Je choisis le plus proche de chez nous qui est aussi le plus coréen, l’autre étant à 5 minutes à pied à côté de l’école. C’est tout à fait l’équivalent de « l’arabe du coin » à Paris, avec ici deux potes coréens qui regardent la télé en attendant le client. Mais il paraît que les prix sont moins chers que dans les épiceries de dépannage en France.

Il est grand temps de laisser ce carnet pour aller ranger mes maigres affaires, et pour préparer un beau plan et quelques photos à envoyer à la famille.
Bonne surprise une heure après, la voisine Française du dessus a vu de la lumière et passe me dire bonjour. Donc, je rencontre Patricia Crozel pour la première fois, sans doute pas la dernière. Elle habite l’appartement 602, donc au 5ème étage, ils sont arrivés depuis avril dernier. Une autre famille de Français vient de s’installer au 7ème étage, les Percheron, et il semblerait que leurs enfants soient de l’âge des nôtres : Grande Section de maternelle et… CE2. Les trois enfants Crozel, eux, sont plus grands et tous au collège. Petit rappel : le « Lycée Français de Séoul » (ou LFS) n’a de lycée que le nom puisqu’il accueille environ 350 enfants de la maternelle à la terminale.Je commence le plan de l’appartement, mais ça prend du temps ces choses-là, et je m’interromps donc à temps pour aller voir King-Kong au cinéma du CoEx,’immense Mégabox Cinéplex. Bonne salle, bon son, quelques enfants derrière moi parlent fort mais ça ne me dérange pas. Le film est pas mal. Bonne petite soirée de dimanche.