I’m a legal alien, I’m a Frenchman in Seoul
Pour paraphraser la chanson de Sting qui se sentait comme un « étranger légal, comme un Anglais à New-York », je suis moi aussi depuis vendredi après-midi un « étranger légal » à Séoul, puisque j’ai reçu à la date prévue mon visa D-8 permettant de vivre et de travailler légalement en Corée, officiellement jusqu’au 4 janvier 2008. Le visa est tamponné sur mon passeport, et j’ai également reçu une belle carte de résident étranger (« alien registration card ») qui me servira désormais de carte d’identité et de passe-partout pour le reste de mes démarches administratives en Corée. Format carte de crédit, avec l’adresse de notre appartement dessus + photo bien sûr, très pratique. La concrétisation psychologique de bien être désormais en expatriation, et non pas en banal « business trip » passe par ce genre de choses. Avec ce sésame, je vais pouvoir ouvrir un compte en banque local, puis avoir un permis de conduire local (après, paraît-il une mascarade d’examen de passage), etc.
Comme chantait Sting également, je me sens bien sûr toujours très étranger dans cette ville, après un week-end à arpenter le quartier où nous vivons pour mieux le découvrir. Mais comme nous sommes dans le quartier où sont regroupés les expats Français, j’ai profité d’une bonne soirée entre Français, invité par nos voisins du 5ème étage (3 grands enfants au collège), et avec nos voisins du 7ème étage (2 filles, Maxime de l’âge et dans la classe de Louise, et Philippine dite Lili de l’âge de Joshua mais en Grande Section). Autre spécialité française du coin, la splendide boulangerie-pâtisserie du quartier, « Paris-Croissant » la bien nommée, en permanence prise d’assaut par les Français et les Coréens du quartier, et qui propose plein de bonnes choses de qualité, avec pâtissier français s’il vous plaît. Pas trop exorbitant, alors que les autres produits purement français comme le fromage, le beurre, la charcuterie sont, eux, à des prix défiant l’entendement… au moins dans le quartier. Faudra vérifier au grand supermarché Carrefour ou CostCo où ira Delphine faire les « grosses courses ».
Décidé de parler un peu de la manie des Coréens, ou au moins des habitants de Séoul, pour le tri sélectif. Véronika, de Crown, avait insisté sur l’attention qu’il fallait apporter au tri sélectif de nos déchets, sous peine de problèmes relationnels à venir avec le gardien de l’immeuble. Elle m’avait montré les différentes poubelles pour jeter le papier, le verre, le plastique, les canettes en métal, les restes de nourriture, et… le reste, ouf ! Ca fait quand même six sacs à garder à la maison avant d’aller les jeter. Qui plus est, elle m’avait montré au « convenience store » du coin quels sacs en plastique spéciaux acheter pour emballer certains de ces déchets (mais, pas tous !). J’ai remarqué que les sacs en plastique sont gravés au sceau de notre quartier de Séoul, Seocho-Gu ; si ça se trouve, ce ne sont pas les mêmes sachets ailleurs !! J’ai fait ma première B.A. aujourd’hui en allant officiellement trier mes déchets, et en demandant au gardien de m’accompagner, pour lui montrer à quel point je m’impliquais personnellement dans cet effort de recyclage… et aussi un peu pour qu’il me rappelle comment chaque truc se répartissait dans chaque machin !Au bureau, idem, il y a au moins trois poubelles à chaque tournant pour les différents déchets. Je me demande si je n’ai pas fait une gaffe, car j’ai rempli la mini-poubelle de mon propre bureau de déchets divers… et bizarrement, elle n’a pas été vidée par la femme de ménage depuis quelques jours. Legal alien, quand tu nous tiens !
Dernier exemple de cette grande aptitude au recyclage : métro bondé le matin, tout le monde se pousse et s’entasse (m’en fous, j’ai trois stations en cinq minutes), mais il y a quand même un immense sac au milieu de la rame qui prend la place de deux personnes, rempli des journaux que les gens ont fini de lire et qu’ils peuvent ainsi jeter en étant sûrs qu’ils seront bien recyclés dans la case « papier ». La vie n’est-elle pas formidable ?
La prochaine fois, on parlera de leurs habitudes de ponctualité et de tous faire la même chose au même moment : tous aller déjeuner à la cantine tous à 12h00 pile. Ou bien à tous prendre la route au même moment lors des deux transhumances obligatoires dans leur province d’origine pour aller voir leurs parents et familles à l’occasion de Chuseok (sept-oct) et du nouvel An lunaire (qui tombe comme en Chine et au Vietnam cette année dans 2 semaines). Héritage du confucianisme, je crois, faut que je creuse.
Libellés : Culture et société, Vie pratique
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