31 janvier, 2006


Hong-Kong fou fou, le roi du Kung-fu
Ou bien – entre « Kong hei fat choy » et « Bok man i bat û se-yo », il faut choisir!

Deux titres pour le prix d’un, et même pas extraits d’une chanson. Le premier me trottait dans la tête quand je m’envolait samedi matin pour ce week-end prolongé à Kong-Kong : le petit gimmick d’un dessin animé que je regardais quand j’étais gosse. Le second titre signifie en gros la même chose en Cantonais comme en Coréen, quelque chose comme « fortune et prospérité », sous-entendu « pour la nouvelle année ». Moi qui m’étais appliqué à bien prononcer « nouvel an » en Coréen, parce que cela s’écrit « Seol-nal », mais se prononce « Seol-lal ». Finalement, ils n’utilisent pas ce mot dans leurs vœux !

En revanche, ce que j’ai bien fait, c’est de donner au gardien de notre immeuble à Séoul une petite enveloppe avec quelques sous pour ses étrennes, afin que sa prospérité soit assurée pour l’année. Année du chien au fait, en cette année lunaire qui commence. Samedi, c’était encore l’année du coq, on voyait un petit dessin animé à la télé où un chien pourchassait un coq qui bien sûr disparaissait de l’écran pour laisser sa place au chien.


Magnifique week-end à Hong-Kong,
non seulement pour la chaleur du doux soleil d’hiver tropical qui a remplacé les averses annoncées à la météo, mais aussi et surtout pour la chaleur de l’accueil que m’ont réservé, chacun à leur manière, les trois collègues-amis que j’avais sollicités pour passer un bout de temps avec moi durant ces trois jours. Evangelo, le Grec élevé en Ethiopie, artiste photographe plus qu’amateur (son hobby serait plutôt son boulot chez Nortel), qui connaît comme sa poche les quartiers branchés du centre de Hong-Kong, et vadrouille de café en resto thaï au bras de toujours jolies Chinoises. Chi, le Chinois de Hong-Kong, qui vit avec sa femme et ses deux fils dans un tout petit appartement en haut d’une grande tour, normal. Chi, toujours généreux, comme s’il était redevable d’une dette envers les quelques collègues Français qu’ils l’ont accueilli à Paris, quand c’est lui qui s’est toujours coupé en quatre pour nous faire plaisir et nous sortir lorsque nous l’avons rencontré à Pékin il y a sept ans. Yvon, le Français qui vit depuis huit ans en Asie avec sa femme et ses deux fils, et qui a choisi pour se loger le sud de l’île de Hong-Kong, la baie de Stanley.


Magnifique décor de carte postale
sous ce ciel bleu inattendu de janvier : les collines abruptes de Hong-Kong qui tombent dans la mer, les petits marchés typiques (ou touristiques), les villages sympas où se mélangent des étrangers vivant là souvent depuis longtemps, des Chinois de Hong-Kong, des Chinois de l’intérieur qui ont réussi et peuvent s’offrir une maison ici, des Asiatiques enfin, Philippins, Indiens, Indonésiens, souvent domestiques, nounous, serveurs. La fumée de l’encens des temples taoïstes se mêle aux drapeaux de prière bouddhistes. Les enfants portent des gros masques et vont de boutique en boutique pour présenter leurs vœux « Kong hei fat choy », en espérant en retour une petite enveloppe rouge contenant quelque argent. Les réjouissances officielles de la ville ne furent pas à la hauteur (une parade le jour de l’an longuette et essoufflée, un feu d’artifice qui s’efface dans la nuit derrière la fumée qu’il a lui-même dégagée), mais qu’importe !


Le souvenir de ce beau week-end sera fait de rencontres, de discussions autour d’une bière, et de trek urbain à la recherche d’une image originale comme en recèle souvent cette ville unique. Le choc en venant de Séoul, et en y revenant ce matin avant l’aube, c’est encore ce cosmopolitisme de Hong-Kong évoqué plus haut : tout est tellement plus facile et souple qu’à Séoul (l’anglais parlé partout bien sûr, les distributeurs d’argent qui acceptent les cartes étrangères, de manière générale une habitude des habitants dans leurs rapports à l’étranger).

Mais Séoul l’austère s’ouvrira un jour, quand on y aura pris nos habitudes. Aujourd’hui, on m’a installé la télévision par satellite. C’est déjà ça ! Chaque jour, on progresse un peu plus dans cette expatriation. Et dans dix jours, retour en Europe pour le Congrès de Barcelone, puis pour enfin ramener la famille et partager ensemble « notre » aventure !


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