01 avril, 2006

Talking Timbuktu - Expats en Corée depuis 38 jours !

Talking Timbuktu

Ali Farka Touré est mort il y a quelques semaines. Un Télérama que la poste nous a fait suivre avec deux semaines de délai me l’apprend ce matin. Cela me rappelle notre belle randonnée au Mali, en pays Dogon et à Mopti. La pochette de son dernier album, en duo avec un merveilleux joueur de kora, reprenait d’ailleurs la silhouette caractéristique d’une de ces pinasses qui circulent sur le Niger. Pierre & Annie que nous avions rencontrés au Mali nous avaient fait découvrir son « blues du désert », de passage dans leur maison de Normandie, et notamment ce magnifique album avec Ry Cooder, « Talking Timbuktu », que j’écoute en ce moment.

Mais ce titre, amusant sur un blog coréen, est plutôt là pour célébrer notre première leçon de coréen, que Delphine et moi avons studieusement suivi lundi dernier, dans mon bureau de 9h30 à 11h. Premier cours facile, car portant sur les lettres de l’alphabet hangeul, que nous connaissons déjà un peu. Alphabet, et non idéogrammes, rappelons-le. Alphabet avec des consonnes et des voyelles qui se regroupent en un petit carré imaginaire sur la feuille d’écriture pour former une syllabe. Prononciation sans intonation, donc plutôt facile pour se faire comprendre. Des collègues sinophiles ou vietnamophiles me rappellent qu’on se perd encore à Pékin ou à Hanoi après de nombreuses années de pratique de la langue, simplement parce que le chauffeur de taxi a compris de travers la syllabe qui peut se prononcer avec différentes intonations, chacune lui donnant un sens totalement différent. Donc premier contact officiel avec la langue plutôt rassurant, mais nous savons Delphine et moi que le pire est à venir. Nous avons lu ou entendu si souvent que le Coréen est une langue très difficile à apprendre que nous ne nous faisons guère d’illusions : notre objectif est de connaître quelques mots et expressions, un « kit de survie » qui nous permettra de profiter de nos escapades en province. Cette difficulté provient principalement d’une structure grammaticale de la phrase très éloignée des langues indo-européennes (le coréen ferait partie des langues ouralo-altaïques, comme le mongol, le finnois ou le hongrois, même si les experts ne sont pas encore totalement d’accord sur son origine), et de multiples formes de politesse à utiliser en fonction de la personne à qui on s’adresse. Mes collègues me disent d’expliquer à la prof de coréen que notre objectif est d’apprendre la formule la plus simple et la plus passe-partout.