22 février, 2007

Jeux d’ici, jeux d’ailleurs, cochon qui s’en dédit – Expats en Corée depuis 365 jours !

Jeux d’ici, jeux d’ailleurs, cochon qui s’en dédit

Il y a un an jour pour jour, la famille s’ébrouait dans notre petit appartement presque vide d'Issy-les-Moules et nous partions avec armes et bagages à Roissy pour le début de la grande aventure familiale (le container était parti la veille avec les meubles). Un an déjà, ça a passé vite !
Depuis, Issy est resté là-bas, et Séoul et ses effluves d’ailleurs est devenu notre ici !

Jeux d’ici : pour le nouvel an lunaire (les Coréens ne disent pas ‘nouvel an chinois’) et le passage à l’année du cochon, nous nous sommes promenés à Namsamgol en plein cœur de Séoul où se trouve un village folklorique, bondé de monde à l’occasion du jour de l’an. Nous y avons même croisé le maire de Séoul. Des jeux traditionnels coréens se jouaient un peu partout. Une belle occasion d’essayer ou de regarder les Coréens s’essayer aux jeux suivants :

Le Tuho, jeu d’adresse où il faut envoyer de fines baguettes de bois dans une des trois embouchures de métal d’une sorte de multi-vase situé à quelques mètres. Plus dur que le basket !

Le Nolttuigi, la brave bascule de nos bacs à sable qui se joue ici debout et avec une botte de paille comme point d’appui. Le principe est le même : on envoie l’autre en l’air, mais comme on est debout, il semble que la compétition soit plus forte pour déséquilibrer l’adversaire… et pour la même raison, on ne peut plus surnommer l’engin un « tape-cul » mais plutôt un « saute-en-l'air ».

Le Yutnori, jeu de parcours sur plateau, mais où les dés sont remplacés par quatre baguettes de bois dont un côté comporte des inscriptions. Pas eu le temps de demander à mes collègues ce qui y est inscrit, ni les règles régissant l’avancement des pions sur le plateau. Les commentaires sont les bienvenus.

Et bien sûr le traditionnel cerf-volant, déjà pratiqué lors d’un festival en octobre, mais qui par jour de l’an venteux prend un peu l’utilité poétique des drapeaux de prière népalais ou tibétains : on peut y écrire un vœu qui sera porté par le zéphyr aux dieux qui veilleront à sa réalisation. Les cerfs-volants traditionnels sont fabriqués en bambou et en papier coréen ‘hanji’, mais le plastique coloré envahit tout, les traditions s’perdent moi j’vous dis !

Jeux d’ailleurs : hier soir, Delphine et moi avons essayé le curling, une espèce de pétanque sur glace dont raffolent les Canadiens. On s'est bien amusés avec des collègues canadiens et coréens ! Quelques Coréens s’entraînant visiblement tous les jours dans le seul stade de curling de Séoul ont été invités dans nos équipes de débutants, et malgré un froid polaire à vous filer des crampes aux arpions, les meilleurs d’entre nous ont rivalisé de glissades en fente avant. De là à apprendre que les fermiers du Saskatchewan passent leur hiver à laisser un palet de vingt kilos glisser de leurs doigts gourds pendant que leurs potes s’échinent à balayer la glace comme des épileptiques pour que la pierrade avec poignée atteigne le centre de la cible… C’est là qu’on se souvient avec émotion que certaines disciplines olympiques (anciennes, actuelles ou en démonstration) chéries par quelques pays provoquent l’amusement et la curiosité condescendante des autres nations. D’ici ou d’ailleurs, on y revient.
Prochaine étude sociolympique : le hockey sur gazon, le billard, le tir à la corde et bien sûr le fameux lancer de tronc d’épicéa en kilt (pour rester politiquement correct, on ne mentionnera pas ici le lancer de nain qui meublait nos conversations d’étudiants à Toulouse). Cochon qui s’en dédit !
Note de Delph :
Admirez d'abord la fente avant de Philippe qui est au lancer...
Comparez avec le lancer du capitaine (coréen et non canadien !) de notre équipe :
Et enfin le balayage... (Non on ne balaye pas pour laisser la patinoire aussi propre qu'on l'a trouvée, mais pour chauffer la glace et ainsi accélérer la course du palet)

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