11 avril, 2007

Printemps, été, automne, hiver… et printemps - Expats en Corée depuis 413 jours !

Printemps, été, automne, hiver… et printemps

Tout change et rien ne change ! Comme dans le beau titre du beau film de Kim Ki-duk, nous revoici au printemps, prêt à regarder « notre Corée » d’un œil neuf, après un cycle complet des saisons. D’un œil neuf… et d’un visage neuf, ou tout du moins régénéré, après un soin et un massage facial spécial hommes, dans un institut de beauté du quartier français. Néanmoins, le massage du haut du dos est semble-t-il moins efficace que le traitement d’acuponcture suivi par Delphine.
Avoir attendu cinq saisons en Corée pour découvrir Kim Ki-duk est une jolie coïncidence. Son film, qui se passe entièrement sur un petit temple bouddhiste flottant sur un lac de montagne, entre en résonance avec ce que nous connaissons (un peu) de la Corée : la violence des sentiments humains équilibrée par la contemplation et la renonciation bouddhistes, la force de la nature et du cycle des saisons et le mystère des calligraphies, l’importance de l’éducation à travers l’initiation du jeune moine. Nous ne cessons de répéter « goligo bom » (« et puis, le printemps » ou « de nouveau le printemps ») désormais : cela roule en bouche joliment… et puis on n’arrive pas à se souvenir des noms des trois autres saisons ! Du même réalisateur, « Locataires », « maison vide » en coréen, nous a beaucoup plu aussi. Voir la liste de nos films coréens mise à jour régulièrement.

Rien ne change : on peut toujours prendre de belles photos de la floraison des cerisiers et des magnolias à Séoul à chaque retour du printemps. Ceux-ci poussent à quelques mètres de chez nous, et on ne les avait pas encore remarqués

Tout change : l’étau du boulot, un an après, se desserre un peu ; moins de pression psychologique en interne, processus de travail et équipe mis en place, bien meilleur moral que le dur printemps de l’an dernier.

Rien ne change : une balade au bord de la Han dans le décor du bon film d’horreur « The Host » nous fait découvrir deux vieux pêcheurs, leur tente pour abriter l’épuisette et le soju et leurs lignes tendues fichées dans le sol. Nous débarquons bientôt sur la petite île de Seonyudo, à deux pas de sa grande sœur Yeouido, ultra fréquentée en période de cerisiers en fleurs. Rien ne change : les Coréens adorent prendre des photos, se prendre en photo, se faire prendre en photo. De fausses japonaises posent devant les cerisiers, mais elles mettent le nœud de leur kimono à l’envers, deux jeunes femmes courent et sautent en collant noir comme Jules et Jim virant Yoon et Jin, des ajumas partagent un en-cas sur un terre-plein en béton.



Tout change : on détruit notre beau jardin ! La mairie de Seocho fait la chasse aux places de parking qui manquent cruellement dans notre voisinage. Ils ont donc imposé aux propriétaires de notre résidence de respecter le P.O.S. originel (ils avaient donc triché !), et donc de sacrifier notre belle butte plantée de pins et de bambous sur l’autel de la voiture-reine. Espérons que les travaux ne durent pas trop longtemps.


Rien ne change : dans les jardins publics et sur les terre-pleins le long des trottoirs, les ajumas spécialisées se sont remises à retourner les mottes une par une, après le long hiver qui a gelé au cœur plus d’un morceau de gazon.

Régénérer le gazon, régénérer le visage, régénérer l’œil du photographe. Me voici inscrit sur
www.flickr.com, une fabuleuse collection d’amateurs de photos qui partagent librement leurs inspirations, et à côté desquels je fais pâle figure.

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