Pékin : bravitude et centipede - Expats en Corée depuis 461 jours
Pékin – Bravitude et Centipede
« Quand on est en Chine, on marche à petits pas », fredonne Joshua. Nous, on préfère avaler les kilomètres pour profiter au maximum de nos quelques jours dans la capitale. Rappelons-nous de quelques impressions glanées au cours de nos pékinisations.
Le logo J.O. de Pékin en 2008 se regarde attentivement, nous explique-t-on : le bonhomme blanc est inspirée du caractère chinois « capitale » qui orne les plaques des voitures de Beijing, la capitale du nord. Il est imprimé sur fond rouge comme on le ferait avec un sceau impérial. Enfin, le tracé de l’inscription « Beijing 2008 » s’inspire de l’art de la calligraphie, adapté aux signes d’écriture occidentaux.
En parlant de calligraphie, un vieil homme se penche dans le lac Beihai pour recueillir un peu d’eau sur son grand pinceau en mousse. Il l’essore un peu, et trace de magnifiques caractères, d’un seul geste, sur le ciment de la berge. L’impermanence de son art ne le dérange pas, bien au contraire. Leur évaporation semble être la participation du vieil homme au grand tout. Des passants Chinois s’arrêtent pour admirer, comme nous.
Lourde pollution pour la visite de la Cité Interdite : un voile blanc opaque, silencieux, pesant, enveloppe la capitale. Oui, nous vérifions empiriquement que la pollution par le vent jaune en Corée vient de Chine ; mes collègues me diront que Séoul subira la même pollution deux jours plus tard. Heureusement, un fort vent balaye Pékin le soir, et les trois autres jours virent au grand bleu.
A l’assaut de la Grande Muraille, allons conquérir la bravitude !
Plusieurs options sur le site de Mutianyu, qui déroule trois kilomètres de grande muraille restaurée pour les touristes dans un site grandiose de hautes collines arborées : un téléphérique à ma gauche, un télésiège à ma droite, des volées de marche en face de nous ; bref, la bravitude à portée de tous ! En vue de nos randos au Maroc cet été, nous choisissons les marches… avant de se laisser redescendre en luge d’été, à la grande joie de toute la famille. Entre les deux, les merlons succèdent aux créneaux, il fait beau, il y a peu de touristes, Joshua court sur la muraille, la beauté du site s’imprime dans la mémoire collective.
Hôtel design : nous ne nous lassons pas de nous extasier sur la déco intérieure de l’hôtel Kapok, à deux pas de Tienanmen et de la Cité Interdite : les chambres sont tout en verre transparent, et partagent un patio intérieur avec leur voisine. De grands fauteuils se dispersent dans le bar et le salon de lecture, où de petites marches donnent accès aux différents étages de la bibliothèque éclairée par l’arrière.
Les Hutongs, ces vieux quartiers de Pékin en sursis de démolition par la modernité galopante, nous offrent une belle journée : ses rickshaws, ses anciens palais princiers frais laqués de rouge éclatant, ses squares sereins donnant sur le lac Houhai où les Pékinois écoutent un joueur de flûte en faisant leurs exercices matinaux, ses boui-bouis musulmans où nous croquons une quinzaine de brochettes de mouton épicées. Bref, la sérénitude à la portée de tous !
De bons restos à Pékin : deux spécialisés dans le canard pékinois avec son cortège de galettes, de sauce brune, de peau croustillante et de chair savoureuse ; puis, un très bon boui-boui du Yunnan où paraît-il Zhang Yimou et Gong Li avaient leurs habitudes (revu dans l’avion son très esthétique « Hero », qui raconte à la mode kung-fu les tentatives d’assassinat contre l’empereur Qin, celui qui unifia la Chine au IIIème siècle avant J.C.).
Un spectacle d’acrobates kitsch que les enfants ont beaucoup aimé.
Le temple des lamas, dédié au bouddhisme tibétain avec beaucoup d’encens, un Bouddha de dix-huit mètres et des « lampes à cravates » comme les appellent Delphine, mais où les fidèles ne retirent pas leurs chaussures avant d’entrer dans les pavillons pour prier.
Centipede disent les anglophones. Nous, Français, avons la folie des grandeurs, nous en avons compté mille, de pattes. En tout cas, Joshua mange quelques centimètres de ce centipede / mille-pattes grillé qu’il a réclamé, tout fiérot, en passant devant l’étal d’un marchand de rue… alors, bravement, toute la famille le suit et en grignote un bout croquant et salé sur la brochette.
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