22 février, 2006

"I'm a Barbie girl, in a Barbie world..."

Pourquoi cette vieille rengaine le jour du grand départ ? Pas d’autre scie à l’horizon ? En bien, non ! Les enfants sont revenus lundi soir de leur dernier baby-sitting de jour avec Chloé – l’ado qui allait les chercher à l’école le soir, leur donnait le bain et les gardait jusqu’au retour de Delphine – avec un cadeau du MacDo, une petite radio jouant ce tube vieux de huit ou dix ans… Et c’est donc cette chanson qui est rentré dans nos têtes jusqu’au moment du grand départ ce matin. Louise et Delphine me font remarquer que cela aurait pu être « I’m a Pucca girl, etc », rapport à la poupée Pucca qui remplace en Corée la Barbie occidentale. Calées, les filles !


Nous volons donc du « Barbie world » vers le « Pucca world ».
http://puccaclub.com/eng/ (site Pucca, Louise a bien aimé les animations)
Je suis dans l’avion, je teste l’autonomie de mon nouveau PC professionnel, le précédent ayant enfin rendu l’âme, et dûment remplacé par le service informatique de Nortel à Chateaufort, lors de mon seul jour de passage au bureau vendredi dernier, coincé entre les quatre jours du « 3GSM World Congress » à Barcelone et notre grand déménagement. Nous avons pris un vol direct, vol partagé Air France – Korean Air, pour relier Paris à Séoul. Le début et à la fin de l’expat sont payés en business class par Nortel pour tous les quatre. Les deux retours intermédiaires pour nos futures vacances, je les ai négociés en éco, car Nortel ne voulait payer qu’un aller-retour pour les deux ans « officiels » que dure notre séjour à Séoul. Comme je le répète à l’envi à ceux qui me demandent (tout le monde, en fait), on ne connaît pas vraiment la durée réelle de cette aventure. Le boulot, l’adaptation au pays, la santé, tellement de choses peuvent réduire ou allonger cette durée éminemment flexible, à l’image de Nortel. Donc, business class pour cet aller simple. Louise fait la fière, car elle connaît les petites différences de la classe affaires, depuis son voyage en Inde il y a seize mois. Joshua, lui, étrenne le siège qui s’allonge presque comme un lit, et la télé individuelle qui propose un robinet de dessins animés. Un rhume tenace et un lever tôt ce matin a raison de lui immédiatement après la fin du premier cycle de dessins animés. Ca tombe bien : avec un décollage vers treize heures et un long repas, il est impératif de transformer la sieste en un vrai sommeil de six-sept heures, pour ne pas arriver trop décalqué à Séoul. Quand on atterrira, il sera huit heures du mat’ à Séoul, mais minuit à notre horloge biologique. J’ai l’habitude, mais je m’y attarde plus aujourd’hui à cause des enfants. Néanmoins, malgré ce gros décalage de huit heures, ils auront tout le temps de récupérer avant de commencer l’école le 6 mars dans dix jours.

Le déménagement et les derniers jours à Paris se sont très bien déroulés, tout comme prévu. Les déménageurs ont occupé presque tout notre lundi pour fabriquer une ville de gratte-ciels dans notre salon ; puis ils ont transvasé cet amoncellement de cartons longs, courts, lourds, gros, petits, légers, vers un container arrivé directement du Havre hier après-midi. Total : 120 cartons, tout rond. Le container de 40 pieds (taille officielle Nortel pour les familles de deux enfants ou plus), on ne se rend pas bien compte avant de le voir arriver rue d’Estienne d’Orves, et prendre quatre places de parking à lui tout seul. Le plus drôle, c’est qu’on n’en remplit que la moitié avec nos 120 cartons – environ 25 mètres cube, sur les 56 du container. Mais il est scellé à notre nom, et personne ne pourra y toucher, sauf peut-être les pirates du détroit de Malacca, s’ils détournent notre cargo ! Delphine se prend à imaginer le trajet du bateau : détroit de Gibraltar, canal de Suez, et donc détroit de Malacca. Plus à l’est puis au nord, on est moins sûrs de notre géographie, notre séjour en Asie du Nord nous l’apprendra sans doute. Mardi à quinze heures, c’était terminé. On a emmené les enfants voir un film au ciné, Nanny McPhee, avec Emma Thompson. Quant à nous, nous étions sortis en amoureux une dernière fois à Paris dimanche soir, avec un bon petit film bien français, « Fauteuils d’orchestre » dont les chassés-croisés des personnages se déroulent dans le milieu des sorties parisiennes. Une vraie brasserie parisienne à Convention avec un vrai serveur sympa qui recommande le moelleux au chocolat, oops, y’en a plus, c’était notre dernière sortie parisienne, pendant que Mounia gardait une dernière fois les enfants en soirée.Il est temps d’imiter Delphine et les enfants et de dormir quelques heures, avant de les observer découvrir la Corée, Séoul, le quartier français et l’appart de Shinku Nobility dans quelques heures.