Hwa-tu ou Godori : la bataille des fleurs et les trois oiseaux - Expats en Corée depuis 141 jours
Hwa-tu ou Godori : la bataille des fleurs et les trois oiseaux
Toutes ces expressions représentent un seul et même jeu de cartes coréen, auquel deux de mes collègues m’ont initié ce soir. Apparemment aussi répandu que la belote en France, pourtant un troisième collègue était comme moi un débutant. Jeu d’argent, un peu, les montants engagés sont faibles, un système multiplicateur pourrait faire s’envoler certaines parties, mais le gain maximal d’une partie est plafonné à dix mille wons (moins de dix euros). Le jeu semble un peu simplet de prime abord, car il s’agit de faire des paires entre les cartes en main et les cartes découvertes. Mais la multiplication des règles et les différentes manières de marquer des points (par les rois, par les animaux, par les bannières, par les « pees ») enrichissent le jeu et le rendent amusant et très prenant. Le tout bien sûr arrosé de quelques bières et amuse-gueules, on se croirait presque à une bonne soirée tarot à Paris avec Vincent, Sylvie, Yannis et Sophie !
Les cartes en elles-mêmes sont jolies et poétiques : petites, rigides et plastifiées (très difficiles à mélanger !), elles représentent les fleurs ou arbres qui fleurissent durant les douze mois de l’année : le pin, le cerisier, l’iris, le chrysanthème, etc. D’où le joli nom de « Hwa-tu », la bataille des fleurs. Quatre cartes par mois, deux sans valeur particulière, les « pees », une avec une bannière bleue ou rouge, une avec un roi ou un animal. On doit faire des paires, donc deux paires sont possibles pour chaque mois.
Parmi les animaux, trois oiseaux, la grue à tête rouge, le rossignol et le coucou permettent d’accumuler trois points ; quand on les possède, c’est le « godori », le deuxième nom du jeu. Ce qui devient plus sport, c’est lorsqu’un des joueurs a trois points, il doit décider un peu à quitte ou double de s’arrêter ou de continuer : c’est le « Go-Stop » qui a donné le troisième nom à ce jeu. On s’arrête là si on pense que les autres joueurs nous talonnent de trop près (ou si on est un « épicier » comme on dirait à la belote coinchée) ; ou bien on dit « go », et la partie continue jusqu’à un éventuel quatrième point, où là encore le joueur a le choix du « stop ou encore », etc.
Les cartes sont japonaises, mais ce jeu-là est coréen (il y a bien sûr d’autres jeux, coréens ou japonais, qui utilisent ces mêmes cartes). Il y a eu peu de mélanges entre les deux civilisations malgré les invasions successives du Japon en Corée au cours des siècles – la dernière occupation entre 1910 et 1945 est encore dans toutes les têtes des Coréens – mais ces quarante-huit cartes font exception.
Voir le signe Web en anglais pour toutes les explications et les représentations des cartes : http://www.pd49.dial.pipex.com/pockets/games/hwa-tu.htm.
Libellés : Culture et société
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