30 juin, 2007

Viens, je t’emmène... voir une expo – Samedi 30 juin, expats en Corée depuis 493 jours

Viens, je t’emmène... voir une expo

Les Séoulites sont des gens cultivés. Les expos que nous allons voir sont rarement vides, malgré les prix exorbitants pratiqués par le Seoul Museum of Art, le Leeum ou le Seoul Art Center. Nous avons apprécié Pablo Picasso, Man Ray, Mark Rothko, Robert Indiana (ses inscriptions « LOVE » et ses chiffres géants), Niki de Saint-Phalle, Jean Dubuffet, et quelques autres ; plus récemment, le photographe anglais Martin Parr et les chefs d’œuvre du musée d’Orsay.

De la même manière qu’on conseille, pour que les enfants prennent plaisir à passer une après-midi au musée, de faire un détour par la cafétéria et par la boutique du musée, les expos coréennes contiennent presque toutes un passage obligé : la photo à la sortie de l’expo devant la reproduction d’une œuvre du maître. Une cimaise recouverte d’une photo agrandie fera office de décor, et la compagne se mettra en pos(e)ition devant son photographe personnel préféré.

Pour la dernière expo des chefs d’œuvre du musée d’Orsay, on aurait pu craindre de voir un Coréen se couper une oreille et se planter devant la « Chambre de Van Gogh à Arles », ou bien se recueillir pieusement, un béret entre les mains, devant « l’Angélus » de Jean-François Millet. Mais les commissaires de l’expo ont jugé plus malin d’attirer le chaland avec de belles photos du musée d’Orsay dans son ensemble, avec vue sur la Seine, vue sur Paris, et tout le toutim. Bien leur en a pris !

Par ailleurs, une petite mise en abîme ne leur fait pas peur (aux commissaires des expos) : Martin Parr avait pris une photo d’ajumas et d’ajoshis en 1991 posant au pied de l’Acropole d’Athènes, et en a fait une des photos les plus ironiques et tendres de sa série « Touristes ». Evidemment, c’est cette photo qui est reproduite à la sortie. Nikon a installé une imprimante professionnelle qui délivre, tenez-vous bien, une épreuve des visiteurs Coréens d’aujourd’hui se faisant shooter devant les Coréens d’hier capturés par l’objectif de Parr au moment où ils posaient pour leur guide de l’époque devant le Parthénon… Etourdissant !

A ce propos, nous n’en sommes pas certains, mais il semble que Martin Parr et ses exégètes aient toujours considéré le groupe de touristes asiatiques au premier plan comme des… Japonais. Plusieurs collègues et amis Coréens sont formels : en 1991 déjà, seules des ajumas bien coréennes pouvaient arborer de si belles permanentes bouclées lors de leur escapade grecque.

Dernière anecdote : je voulais rendre hommage à cette photo lors de mon récent voyage d’affaires à Athènes avec des délégations de mes clients SKT et KTF. Mais la température extérieure à Athènes de 38°C m’a un peu refroidi (!), et je les ai lâchement laissé aller se griller seuls sur les pierres blanches du Parthénon sans pouvoir immortaliser leur balade par une photo de groupe « à la Martin Parr ».

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