The food tastes better - Expats en Corée depuis 4 jours !
« The food tastes better »
Non, ce n’est pas le titre d’une autre chanson oubliée, c’est ce que me disait mon chef Canadien (anglophone) lorsque sa femme l’a rejoint à Séoul. Il utilisait la forme passive pour décrire ce que l’arrivée de son épouse avait amélioré dans son quotidien de célibataire expatrié : la nourriture a meilleur goût, donc, mais aussi l’appartement embellit, de nouveaux meubles débarquent sans prévenir, etc.
Devine quoi, ce n’est pas réservé aux Canadiens, aussi anglophones soit-ils. Pareil dans notre appartement de Shinku Nobility (en fait, Shinku est le constructeur, le Bouygues local, à égalité avec les autres grands conglomérats comme Samsung et Daewoo qui construisent AUSSI des immeubles), les repas deviennent variés, équilibrés comme par magie, des tabourets en wengé design se reproduisent comme des petits pains, l’écho des rires des enfants remplace l’écho de la télé que je mettais trop fort pour meubler le silence. Bref, foin de la forme passive, c’est vraiment génial d’être enfin réunis pour cette grande aventure. C’est super de voir Delphine, Louise et Joshua prendre leurs marques dans la maison, puis dans la rue Française où nous habitons, puis dans le centre commercial un peu plus loin, en agrandissant un peu plus le cercle de leurs découvertes chaque jour. C’est rigolo de les observer collectionner eux aussi les « petites différences » qui donnent à Séoul son côté exotique si particulier, malgré un prime abord de grande métropole bruissante, agitée, civilisée, en un mot interchangeable.
Delphine trouve que sur certains aspects, les Coréens en sont restés aux années soixante-dix (sic), notamment en ce qui concerne le conditionnement des aliments : les briques de lait non refermables, le riz, le sucre, etc. en sachets plastiques à transvaser en tupperwares une fois ouverts, pas de tablettes « trois en un » pour le lave-vaisselle ou la machine à laver, juste la bonne vieille poudre, etc. Ce sont des détails, mais on ne réalise pas que la Corée du Sud est le pays au monde dont la population, aux trois-quarts rurale il y a quarante ans, s’est le plus rapidement urbanisée. Ce qu’on connaît de la Corée aujourd’hui, c’est cette puissante vitrine technologique qu’elle offre au monde, cette énorme avancée dans le domaine des hautes technologies, et on oublie donc facilement que les Coréens (sans doute surtout les Coréennes) continuent à cuisiner simplement et traditionnellement.
En revanche, côté hi-tech, on voit également rapidement les « petites différences », mais dans l’autre sens. En tout cas, dans mon domaine des communications mobiles, elles me sautent encore plus facilement aux yeux. Exemple : je reçois un mini-message (SMS) pour la dixième fois en Coréen avec quelques chiffres au milieu. Je demande à un collègue ce que cela peut bien signifier : « oh, c’est rien, ta femme a dû faire des achats avec la carte bancaire, et elle vient de dépenser 273000 Won !! » (250 euros, ben oui, ce sont les premières "grosses" courses). Ca, c’est du progrès ! Pouvoir contrôler les dépenses d’une femme d’expat, même mon chef Canadien n’aurait pas rêvé de le faire aussi simplement. Pour finir sur lui comme j’ai commencé,
il me jurait que s’il se réincarnait un jour, il se rêvait en « femme d’expat »,
en listant les innombrables activités et le shopping effréné auxquels sa femme s’adonne au fil des nombreux pays qu’ils ont traversés, comme ceux que j’appelle les « expats professionnels ».
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