03 mai, 2006

Vacances Y&Y, Burning down the house - Expats en Corée depuis 70 jours !

Vacances Y&Y, Burning down the house

Vacances Yin et Yang, mer-montagne, chaud-froid, vide-plein.
Quelle triste surprise lorsque nous arrivons à Nagsan-sa, l’un des plus beaux temples de Corée, et l’un des seuls construits au bord de la mer. Il a brûlé il y a un an, lors d’un feu de forêt qui a ravagé les collines environnantes plantées de pins. Le yin & yang se mêlent aux quatre éléments du drapeau coréen dans ce tableau triste et émouvant : un immense et splendide complexe religieux accroché entre terre et mer, dévasté par les flammes qui ont laissé parfois un pavillon debout, un portique en place (malheureusement pas la grosse cloche, paraît-il l’un des joyaux du lieu, ni le portique de l’entrée datant de 1453).

Visité un jour de grand vent, les quatre éléments du drapeau national sont bien là, ainsi que l’une des caractéristiques majeures du peuple coréen : la rapidité à faire face. « Vite » se dit « palli » ; « palli, palli » est une _expression familière à Séoul, au bureau ou dans un taxi. A Nagsan-sa également. Palli, palli, de nouveaux pins adultes sont transplantés pour recouvrir la colline du temple, ou bien les moins abîmés sont pansés de plastique pour recouvrer leur écorce au plus vite. Palli, palli, les ouvriers reconstruisent, qui le parking, qui un pavillon face à la mer, qui le bâtiment principal où un stupa se dresse encore fièrement.

Ils sont aidés dans leur tâche par un moine psalmodiant des mantras en rythme avec l’étrange percussion des bouddhistes coréens. Il est assis en tailleur devant le stupa, et devant un micro qui relaie son message via des enceintes dispersées sur l’immense site de Nagsan-sa.

Yin & Yang, c’est aussi vide et plein. Accepter le vide, se l’approprier doucement, c’est par exemple le cas dans notre hôtel vide d’hier.
Accepter le plein, le trop-plein, sans le rejeter, c’est ici se frotter à une foule compacte de centaines d’ados en goguette qui hurlent sur notre passage « HELLO ». Nous sommes Les Occidentaux, ces bêtes étranges qui ne comprennent que l’anglais, sur qui on peut donc tester – pour les plus téméraires – les quelques mots engrangés en cours : how are you, where are you from ? Encore mieux lorsque ces occidentaux ont des enfants blonds qu’on peut toucher ou mitrailler avec son téléphone mobile-appareil photo. La fière statue de la déesse de la compassion domine la mer, affronte le vent, et se moque des incendies. Des lycéens aussi.


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