Va où le vent te mène, va - Expats en Corée depuis 69 jours !
Va où le vent te mène, va
En route, mauvaise troupe ! Nos premières vacances d’expatriés. Nous nous devions de visiter la Corée durant ces premières vacances, celles de Pâques pour l’école française : joli mois de mai, beau temps en perspective, montagnes aux pentes couvertes de fleurs dans les nombreux parcs naturels. Quelques heures de route (avec la même voiture que notre premier week-end de location) pour faire les deux cents trente kilomètres qui nous séparent de la côte nord-est. Les ralentissements sont fréquents, et les autoroutes sont limitées à 100km/h ; des caméras – heureusement toutes indiquées « police enforcement » – veillent et surveillent.
Nous commençons par les parcs naturels et plages du nord-est, pas très loin de la frontière nord-coréenne. Effectivement, la proximité avec la frontière se remarque dès que nous longeons la première plage à Gangneung : le littoral est bardé de barbelés, et les hôtels de mêlent aux casemates. Impressionnant ! Heureusement, la station balnéaire que nous avons choisie est tout à fait normale : l’hôtel donne sur la mer, la plage est longue et belle, les restos de poissons s’alignent dans la rue principale. Seul le sable jaune, ce brouillard polluant venu de Chine, vient dénaturer le paysage. Moi qui pensait qu’il ne sévissait qu’à Séoul, nous voilà servis pour ce premier jour de vacances.
Le lendemain matin, Louise offre un dessin de muguet à sa maman pour le premier mai, et nous voilà partis faire une rando dans notre premier parc naturel, Odaesan. Moins de monde heureusement que lors de notre première randonnée de week-end à Séoul. Sentier aménagé en beaucoup d’endroits avec des ponts en fer pour suivre le torrent au plus près. Un beau temple bouddhiste (faut que je vérifie si on dit bouddhiste ou bouddhique), encore un, repeint de frais, avec un magnifique cerisier en fleurs planté devant le bâtiment principal, et bien sûr des lanternes à foison. Ces touches de couleurs égayant les abords des temples nous manqueront après l’anniversaire de Bouddha (vendredi prochain). Une cascade et un bon pique-nique plus tard, nous voici revenus à la voiture après trois heures de marche.
Direction Seoraksan, parc naturel voisin, qui a la réputation d’être l’un des plus beaux de Corée. Nous chantons à tue-tête « elle m’a dit d’aller siffler là-haut sur la colline » sur une vieille cassette de Joe Dassin embarquée par Louise depuis Issy. Je me dis que ça ferait un bon titre pour le blog, mais la route défoncée grimpe abruptement : Soraksan est une vraie montagne, pas une colline, et la route doit être refaite. Tant pis pour Joe Dassin, et tant pis pour le détour que nous faisons pour rejoindre la station thermale d’Osaek au cœur du parc. Zaï, zaï, zaï, zaï !
Hôtel hors saison « à la Shining » déroulant ses longs couloirs presque vides, station thermale minuscule dont notre hôtel est le fleuron, peu de Coréens (ce ne sont pas les vacances scolaires pour eux), pas de touristes. Seuls tous les quatre dans le resto de spécialités de « champignons des pins ». On se dit qu’on dînera dans notre immense chambre-appartement demain soir. Il y a de la place : salon-kitchenette de 30m2, souris grise dans le placard comprise, deux chambres. Delphine remarque que la table basse du salon à côté des canapés est plus haute que la table pour manger (puisqu’on mange par terre assis sur des coussins) !
Ce matin, vent à décorner les antilopes (semblerait qu’une espèce habite ces montagnes) : ça a lavé le ciel d’azur du détestable sable jaune des deux derniers jours, mais ça a fait chuter la température espérée et annoncée pour ce mois de mai. La randonnée en sera accélérée. Elle est pourtant magnifique dans un décor d’estampe coréenne : nous sommes dominés par de grands pics sur les flancs desquels les pins ont pris racine comme ils ont pu, et nous longeons un torrent qui forme de beaux bassins d’eau verte et transparente sur fond de rochers marron clair. Nous écourtons malgré le paysage les désormais classiques incontournables de la rando coréenne : temple bouddhiste (une forêt de petits bouddhas dorés en extérieur), cascades et points d’eau potable avec louches en plastique rouges ou bleues à disposition (l’eau thermale est très légèrement gazéifiée), pique-nique en vitesse : ce satané vent nous transperce. Nous allons donc où le vent nous mène : nous réchauffer dans les bains de l’hôtel, avec bassins thermaux à 39°C. Haaa ! Ca va mieux !
Libellés : Balades coréennes
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