01 mars, 2006

"Dae Han-min-guk", le rouge et le noir - Expats en Corée depuis 7 jours !

« Dae Han-min-guk », le rouge et le noir

« Allez la Corée ! »,
m’époumoné-je durant une heure et demie !

Première sortie entre expats en ce jour férié (pour célébrer le mouvement d’indépendance de 1919 durant l’occupation japonaise), mais organisée par deux collègues Coréens du département des « General Affairs » (c’est-à-dire qu’ils gèrent les affaires courantes, et donc nous rendent de sérieux coups de main au bureau) : un match de foot, amical soit, mais les Coréens sont fous de foot, ils ont la meilleure équipe d’Asie qui a terminé quatrième de la dernière coupe du monde qu’ils ont co-organisée avec le Japon en 2002. Leurs joueurs sont des stars, certains peroxydés comme les Beckham ou rasés comme les Cantona de chez nous. Et donc le chœur d’expats d’entonner « Dae Han-min-guk », allez la Corée, sur l’air des lampions, avec tapages dans les mains en rythme, 2-2-1. Cela tombe très bien, le tapage dans les mains (et autre exercices physiques comme de se lever quand une occasion est près du but adverse ou pour faire la ola) : en ce premier mars, il fait en effet toujours un froid de canard. Peut-être pas un canard Coréen qui doit tenir les mois d’hiver par -10°, mais un bon moins zéro degré sans doute ! Ce qui nous fait redoubler d’ardeur à la prochaine chanson que nous apprennent les supporters : la Corée est en rouge et noir, donc ce sont des « Red Devils » (les diables rouges) ; alors nous entonnons « Go Reds » sur l’air d’une vieille série américaine « Go West ». Le tout arrosé de quelques bières et d’un peu de vodka aimablement fournis par nos imperturbables duettistes des Affaires Courantes, voilà qui réchauffe.Bon, le match se déroule contre l’Angola, le terrain gelé au cœur depuis trois mois ne permet aucun exploit technique, l’affaire est emballée par les Coréens en première mi-temps et la deuxième se traîne en longueur, mais l’ambiance était super, on fait plein de photos souvenir, certains spectateurs portent un joli bandeau avec deux petites cornes rouges (qui clignotent) comme de bons petits diables (rouges, donc). La neige se met même à tomber légèrement vers la fin du match : sous les projecteurs, en contre-jour dans la nuit, c’est très joli. Au moment de la dispersion de notre petit groupe, je me retrouve devant une muraille de spectateurs qui attendent comme moi que les stadistes autorisent un certain nombre d’entre nous à descendre dans le métro, afin d’éviter les cohues dangereuses sur les quais.

L’astuce, c’est qu’un hypermarché Carrefour est installé dans le sous-sol même du stade de la Coupe de Monde où nous sommes. Pourquoi attendre dans le froid, alors que Carrefour (oui, oui, la marque française a réussi une franche percée en Corée, avec je crois quelque vingt magasins) est ouvert un jour férié aussi longtemps que n’importe quel autre jour de la semaine, même le dimanche, jusqu’à minuit ?! C’est là qu’on comprend que les lois du travail sont très variables d’un pays à l’autre, et que ce n’est pas la nationalité de la maison mère qui impose les trente-cinq heures à son personnel Coréen !! Mais, comme tout bon expat qui s’épanche sur la Corée dans son carnet de bord, il faudra un jour que j’écrive quelques pages sur le rythme effréné sur lequel travaillent les Coréens. Donc, à peine surpris que le Carrouf’ soit ouvert après le match. En tout cas, je profite du havre de chaleur, et fais quelques courses « frenchies » (un bleu de Bresse « Président » à 7 euros la mini-barquette de 100g !!!) pour meubler l’attente qui me sépare d’un métro un peu moins bondé.


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