23 septembre, 2007

Stupeur et Tremblements (d’espoir) – Expats en Corée depuis 578 jours

Stupeur et Tremblements (d’espoir)

« Amélie-san,

Félicitations.
signé : Mori Fubuki »

Ainsi se termine l’extraordinaire roman d’Amélie Nothomb « Stupeur et Tremblements ».
Ainsi aurait pu s’adresser à moi A.B., un président d’Alcatel-Lucent qui me connaît depuis longtemps, lorsqu’il me proposa de quitter la Corée et Nortel avec un peu d’avance sur l’horaire convenu (initialement, mon transfert chez Alcatel-Lucent était prévu fin décembre). Cela a donné quelque chose d’approchant : « Philippe, bien bossé en Corée, j’ai besoin de toi au Japon, es-tu ok ? » (A.B. ne m’appelle pas "Philippe-san", certains de mes futurs collègues japonais, si).

Stupeur ! Super ! Le temps de vérifier que mon chef actuel de LG-Nortel est d’accord, et hop ! bonjour l’Empire du Soleil Levant. En avant les clichés, on verra dans un prochain article que nous ne connaissons rien au Japon, ni ne sommes jamais allés à Tokyo. Quatre jours (inoubliables) de tourisme l’an dernier à Kyoto, voilà pour le bagage culturel !

Tremblements !
De joie, d’abord. Tombée en plein été, la nouvelle se garde secrète quelque temps, le temps de vérifier avec les deux sociétés que le transfert s’effectuera proprement au premier octobre. OK.
D’espoir, ensuite. Rentrés de congés, les deux DRH, Delphine et moi organisons tranquillement les démarches en avance de phase, nous nous mettons d’accord sur la période de transition. En avance de phase… de l’approbation officielle d’une expatriation que rien ne devrait empêcher. Normalement… Attendons encore quelques jours que ce satané bout de papier soit signé par une « grande chef » aux Etats-Unis. L’accord actuel est que je commence à bosser le premier octobre au bureau de Tokyo, et que Delphine et les enfants me rejoignent aux vacances de la Toussaint.

Entre temps, nous avons eu l’occasion de fêter dignement « à la coréenne » mon départ de LG-Nortel et de la Corée. Pas moins de dix invitations professionnelles à des déjeuners, dîners de départ, tous plus ou moins arrosés. Le plus souvent en groupe, mais certains préfèrent l’intimité d’un tête-à-tête familial pour tisser des liens plus personnels et durables. Chaque groupe avec qui j’ai été en relation privilégiée durant ces deux années suscite une « farewell party » différente : mon équipe, mon client SKT, mon client KTF, mes patrons, les équipes de R&D, les expats de la société, etc.

Une pluie de cadeaux s’abat sur moi, notamment une formidable série de plaques d’appréciation, chacune avec des commentaires plus touchants et personnels les uns que les autres. Certains y ajoutent un cadeau de leur cru, une cravate, un CD… et même un stylo Mont-Blanc ! J’y vais de ma propre touche personnelle, et je concocte un florilège de 21 chansons françaises que je grave en moult exemplaires sur un CD accompagné d’un livret explicatif sur La Mano Negra, Souchon, Sanson, Bashung, Gainsbourg, Charlotte, La Grande Sophie, Arthur H., In Taberna et les autres (oui, In Taberna, le groupe de mon frangin Olivier, va devenir célèbre dans une quarantaine de foyers en Corée, la gloire assurée ;-) ).

Un grand plaisir & d’immenses souvenirs que ces trois dernières semaines passées à sélectionner ces musiques que j’aime, et parsemées de ces soirées dont seule la Corée a le secret. Voir les articles précédents, où déjà je bramais « One » de U2 dans un karaoké, comme lors de la « farewell party » numéro 7 de lundi dernier ! Stupeur et tremblements (d’effroi) dans l’assemblée !

Et bon anniversaire, Delphine ! Que ce "post" nous porte bonheur, et que notre Japon soit aussi beau que notre Corée l'a été.

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