Sortez couverts (ou pas) – Expats en Corée depuis 541 jours
Sortez couverts (ou pas)
Séoul, me revoilà ! En attendant que Delphine et les enfants me rejoignent vendredi prochain, je me pose quelques questions existentielles sur… l’existence des Coréens : par exemple, doivent-ils se couvrir ou pas pour sortir dans la rue ?
Il semble à première vue que tout Coréen qui se respecte doive sortir couvert. Tout couvert. Surtout les femmes. Surtout les « ajumas ». Surtout quand le soleil tape. Le paradoxe est le suivant : il y a beaucoup de soleil, donc je dois me protéger des rayons nocifs, mais il y a beaucoup de soleil, donc je vais avoir chaud si je me couvre. Les Occidentaux l’ont résolu en instaurant des canons de la beauté (actuels) qui aiment les peaux hâlées, et en ajoutant des couches de crème censés éloigner les mélanomes malins qui rôdent dans l’air et n’attendent qu’une peau vierge de crème pour sauter dessus. En Corée (en Asie du Nord, de manière générale), c’est l’inverse, semble-t-il : je fais une rando, ou mon jogging dominical, par 30°C à l’ombre et par un taux d’humidité insupportable de 80% ; donc, pour éviter que le moindre rayon assassin me carbonise sur place comme Vil Coyote quand Bip Bib laisse une bombe éclater dans ses mains, je mets un chapeau, un masque anti-pollution, des lunettes de soleil ET une très large visière, puis un tee-shirt à manches longues, et surtout j’enfile des gants pour parfaire ma panoplie.
Bon, mais alors, quid des jeunes Coréennes qui portent des mini-jupes ou des mini-shorts ? Plusieurs hypothèses s’offrent à notre sagacité : parfois, pour compenser la mini-jupe, elles peuvent porter de très longues chaussettes « mi-bas » bleu marine très seyantes avec la mini-jupe, mais je ne suis pas sûr que ce soit pour le soleil… Je pense plutôt qu’elles ne vivent que dans le métro ! Enfin, qu’elles passent du métro à leur bureau, et inversement, par l’un des labyrinthes de couloirs dont Séoul a le secret. On les remarque au fait qu’elles ne soient pas super à l’aise en mini-jupe : pour éviter les regards concupiscents lorsqu’elles montent les escaliers, elles placent leur sac à main, leur journal ou simplement leur main entre la mini-jupe et les suiveurs potentiellement voyeurs !
Pour compléter la réponse à cette brûlante question (quand le soleil brille !), il faut absolument lire l’excellent article et les photos ad hoc d’Agnès des « Clins d’œil de Séoul » : "Le soleil, voilà l'ennemi". On y verra que, non content d’avoir eu le même mini-vélo orange (‘en natation synchronisée dans des piscines parallèles’, ajouterait Vincent Delerm), Agnès semble écrire en tandem sur ce sujet avec nous !
Prochaine question existentielle : où s’installer pour lire tranquillement à Séoul ? Amis sociologues du dimanche, bonsoir.
Libellés : Culture et société, Séoul
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